h LSDreams - 36 Bribes:02: La dame en bleu

   
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  36 Bribes:
02: La dame en bleu
 


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 Vers la fin d’un trip, après les péripéties psychédéliques d’usage, je me trouvai subitement seul dans la nature, ma taille réduite à l’extrême.
Je ne devais pas mesurer plus de cinq centimètres de hauteur étant donné que la moindre fleurette devenait un arbre pour moi.
Regardant autour de moi, je ne vis que des fleurs, une forêt de fleurs et, à travers l’espace vide qu’il y avait entre elles, je ne pouvais voir que le ciel. La terre était meule et sa couleur, comme celle des fleurs et de la verdure, était plus belle qu’à l’ordinaire. A peine avais-je fini mon inspection que je fus saisi d’une frayeur indicible. Je craignis soudain l’apparition d’un animal carnassier, souris, chat ou chacal qui ne ferait de moi, minuscule bestiole, qu’une seule bouchée. Fouillant l’alentour du regard dans l’espoir d’y découvrir un abri, je n’en vis pas du tout Je décidai alors de grimper jusqu’au sommet d’une fleur comme on le ferait pour un arbre. Mais la tige de la fleur était pour moi ce que serait un gros tronc d’arbre pour un homme et, jugeant qu’au sommet de la fleur, je serais à la portée de la gueule d’un carnivore, je demeurais là debout, indécis, en me croyant déjà perdu.


 
C’est alors que s’éleva une forme étrange en semblant sortir de dessous la terre. C’était celle d’une belle femme, belle, mystérieuse et souriante. Elle semblait se trouver à l’intérieur d’un cocon impalpable qui avait l’apparence du cristal.
Elle m’adressait un très charmant sourire et son air avenant me réconforta au point que j’oubliai le danger que je craignais auparavant.
   Ses vêtements étaient comme s’ils étaient faits de ces feuilles et de ces fleurs qui l’entouraient et le cocon cristallin qui l’enveloppait discrètement se déployait en un halo translucide autour d’elle.
Dieu seul sait quel enseignement je tirai de cette apparition, car je ne m’en souviens plus, mais déjà l’aurore commençait à poindre et ma belle dame disparut dans la nature.
Je fus tellement impressionné par cette vision, que je saisis un petit panneau de bois fin compressé et le déposai à plat sur le tapis. Puis, saisissant mes pinceaux et mes tubes de couleur, j’essayai de capturer tant bien que mal l’émouvante vision dans la lumière grise du petit matin.  
J’eus une pensée pour Dieu et j’écrivis Son nom en Arabe dans le bleu de mon ciel, car je tentais alors d'opérer en moi une transition entre le monde occidental et le monde oriental.

 



 
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