h LSDreams - 15: La pin-up de l'affiche

   
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  15: La pin-up de l'affiche
 

La pin-up de l’affiche

 
   Un jour que je rentrais chez moi en autobus, je m’étais installé dans l’impériale et j’avais roulé un stick de haschich, petit joint individuel de la taille d’une cigarette que je fumai en regardant distraitement par la fenêtre. L’autobus arriva à la station d’arrêt qui était en face de l‘immeuble dans lequel habitai la mère de Schackie et pour lequel, j’eus un regard habitué. L’autobus redémarra et passa devant un petit terrain vague qui était camouflé par une abondante verdure et qui commençait à ce coin de rue pour longer celle-ci sur une assez grande distance, jusqu’à l’arrêt suivant, à une centaine de mètres plus loin. Ce prochain arrêt n’était si proche que parce qu’on l’avait ajouté entre deux stations afin de desservir un grand centre commercial qui se trouvait là. Le terrain vague était clôturé avec une palissade ajourée de baguettes de bois disposées horizontalement et espacées l’une de l’autre, de manière qu’il était possible d’apercevoir entre elles la luxuriante végétation qui recouvrait tout l’intérieur de cet endroit. Des arbres, des plantes, de l’herbe et des fleurs qui poussaient là sauvagement. Au bout de la palissade étaient dressés des hauts panneaux de planches sur lesquels étaient collés des grandes affiches publicitaires. Sur l’une d’elles figurait une très jolie fille blonde et bronzée par le soleil. Elle était vêtue d’un maillot de bain, blanc en deux pièces et elle saluait les passants de la main et en souriant à pleines dents.
 
   
 
   J’avais l’habitude de voir cette pin-up en passant chaque jour devant elle et, comme elle était très belle et très avenante, je la regardai de nouveau ce jour-là. L’autobus ralentit sa course incidemment en l’approchant et, les yeux pétillants de joie, elle bougea sa main en me souriant, puis, comme l’autobus resta presqu’à l’arrêt à cause de la circulation routière, elle me demanda :
— Veux-tu bien venir me faire une visite ?
Je lui répondis en opinant de la tête et, comme l’autobus s’était finalement arrêté, j’en descendis et je rebroussai chemin en longeant la palissade jusqu’au coin de la rue où commençait le terrain vague. Pendant ce temps, la belle pin-up avait marché à ma hauteur, de l’autre côté de la palissade, car je pouvais la voir à travers les lattes ajourées. Nous parvînmes donc en même temps jusqu’à une petite porte verte qui était pratiquée dans la palissade, tout près de l’angle du terrain vague et à proximité du coin de la rue et de l’arrêt précédent de l’autobus. Elle ouvrit cette issue en me souriant et elle me pria d’entrer, puis elle s’accrocha à mon bras et referma la porte derrière nous.
   Le terrain vague était recouvert de façon homogène d’un tapis d’herbe verte dans laquelle foisonnaient  des fleurs de toutes les couleurs.
Ce tapis multicolore couvrait à peu près tout ce qui se trouvait sur ce terrain vague à la manière d’une grande moquette fleurie sans épargner les murs des habitations contigües. Je distinguai aussi la silhouette verte d’une maisonnette qu’avait entièrement vêtue, ainsi que sa porte et ses petites fenêtres,  la couverture d’herbes et de fleurs. En souriant, elle ouvrit la porte et me poussa doucement à l’intérieur. Là aussi, tout était tapissé de cette moquette de verdure fleurie, le sol, les murs le plafond et les meubles aussi. Au centre d’une unique pièce était disposé un canapé dont le revers était orienté sur nous et sa partie antérieure était tournée vers la fenêtre par laquelle pénétrait la forte lumière du soleil. Elle m’attira par le bras en plaisantant et en riant vers l’arrière du canapé sur lequel elle me bascula et nous tombâmes doucement sur son siège fleuri.
   Ce qui était aberrant dans cette action, c’est que je nous voyais tous deux du point de vue d’une tierce personne qui se serait tenue debout près de la porte en nous observant.
   La pin-up et moi, nous fîmes alors l’amour et, notre désir assouvi, elle me raccompagna un peu plus tard, en me tenant par le bras, jusqu’à la petite porte verte de la palissade.
   Je sortis dans la rue et me retournai vers elle. Elle me regarda en souriant et elle me demanda si je voulais bien revenir bientôt lui refaire une visite. Je le lui promis et, après un dernier adieu et un dernier sourire, elle ferma la porte et elle se hâta de retourner se remettre sur l’affiche, car l’autobus redémarrait à cet instant même.
Je la revis une dernière fois sur l’affiche, souriante et saluant les passants de sa manière si gentille.
   En m’ébrouant, je tendis le cou, car j’aperçus le prochain arrêt où je devais descendre et je ne pus m’empêcher de sourire en me rappelant la promesse que je venais de faire à la belle pin-up.

 
 

 
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